Limoges n'a pas attendu la porcelaine pour trôner sur les arts du feu. On ne
sait si le " bon " saint Éloi, son évêque orfèvre, perça les secrets de
l'émail, ou si la technique provient des Arabes mais, dès le XIIe
siècle, toute une floraison d'émaux sur cuivre surgirent près du tombeau de
saint Martial. Toute l'émaillerie française fut longtemps limousine.
Une technique nouvelle, le champlevé, les extirpe assez vite des carcans du
cloisonné : des creux sont ménagés dans la plaque de cuivre afin d'y
recevoir l'émail. Les châsses de l'époque ressemblent à de touchants
coloriages d'enfants, aux tonalités franches et douces. Ils représentent des
saints, des scènes de martyres... À la Renaissance, des scènes mythologiques
prennent le relais et les couleurs font souvent place au gris fumée.
Après une longue éclipse, l'Art nouveau et l'Art déco vont rendre à l'émail
ses lettres de noblesse, inaugurant une tradition nouvelle dont l'éclat
perdure aujourd'hui.
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